Le nouveau logiciel a un gros bug : des milliers de retraités sont privés de pension

Le nouveau logiciel a un gros bug : des milliers de retraités sont privés de pension

L'arrivée d'un nouveau logiciel de gestion a causé de nombreux problèmes dans le calcul et le versement des pensions de retraite. Certains bénéficiaires n'ont rien reçu depuis le mois de mars.

Il pensait savourer une retraite bien méritée. En mars, Robert Lapeyre, ancien agent public de 64 ans, a perçu sa première pension. Le mois suivant, plus rien. Sa banque l'a alerté d'un découvert, faute de versement. Comme lui, 800 anciens fonctionnaires ont été privés de pension en avril. Et des milliers d'autres ont vu leur montant amputé, parfois de plusieurs centaines d'euros, comme le raconte Ouest-France dans un article publié le 19 mai 2025. La raison ? Un nouveau logiciel de paiement, censé moderniser le système, mais qui provoque un chaos silencieux.

Depuis avril, la Direction des finances publiques (DGFiP) a lancé un nouveau système de versement des retraites, développé avec la Caisse des dépôts. En théorie, ce logiciel devait unifier les procédures pour les 2,5 millions de retraités de l'État. Dans la pratique, c'est un embouteillage numérique. Des dossiers non traités, des taux erronés, notamment sur la CSG, et un afflux d'appels sans réponse. À Laval, le centre national d'appel a vu son activité tripler en quelques semaines.

Certains retraités reçoivent moins que ce à quoi ils ont droit. D'autres, comme Robert, ne reçoivent rien du tout. Le plus frustrant, c'est l'absence d'explication claire. Les réponses administratives évoquent une régularisation d'ici fin mai. Mais entre-temps, les factures tombent. "Inadmissible ! ", déplore le Robert, qui n'a été informé du problème que par sa banque. Du côté des services concernés, les anomalies sont reconnues, mais aucune date ferme de résolution n'est encore annoncée.

© Pixel-Shot - Adobe Stock

Ce n'est pas la première fois que l'informatisation massive des retraites déraille. Déjà en 2016, un projet similaire, baptisé "Projet Rome", avait été abandonné faute d'adhésion des développeurs. Aujourd'hui, l'État espère que ce nouveau système sera enfin fiable. Mais la bascule, mal préparée, laisse des milliers de personnes dans l'incertitude financière. Les syndicats, eux, dénoncent un manque de tests en amont et des moyens humains insuffisants pour faire face à l'afflux de réclamations.

La Caisse nationale d'assurance vieillesse vise une réduction des retards d'ici 2027. En attendant, 25 000 à 30 000 dossiers seraient en souffrance. Et derrière chaque dossier, un retraité qui attend désespérément de recevoir ce qui lui est dû, simplement pour pouvoir vivre normalement, sans avoir à "mendier" sa pension. Car malgré les promesses du Gouvernement, et toute la bonne volonté des services impliqués, la transition numérique ne se fait pas toujours sans heurt