Péage en flux libre sur autoroute : attention à ce piège pendant vos vacances

Pratique et rapide, le système en flux libre qui se répand sur les autoroutes de France simplifie vraiment le passage au péage. Mais il comporte un piège qui peut vous coûter très cher, surtout pendant vos vacances…
Vous connaissez le problème si vous empruntez l'autoroute pendant l'été : avec les départs et les retours en vacances, les files d'attente s'allongent aux péages, en formant parfois des bouchons monumentaux. Résultat : de longues minutes perdues à patienter sous un soleil brûlant avant de pouvoir payer et de continuer sa route.
Fort heureusement, il existe depuis plusieurs années le télépéage : un système sur abonnement qui permet de passer sans s'arrêter à la barrière sur des files spécifiques, grâce à un badge spécial placé dans le véhicule, le montant étant automatiquement prélevé sur le compte associé. Un gain de temps très appréciable, qui a rendu ce dispositif très populaire chez les habitués des autoroutes.
Ce système déjà ancien s'est vu récemment complété par un autre dispositif encore plus souple : le péage en "flux libre". Cette fois, plus besoin de badge ni d'abonnement ni même de barrière : des portiques équipés de caméras détectent les plaques d'immatriculation, calculent le prix du trajet effectué et laissent passer les automobiliste sans les obliger à s'arrêter. En supprimant les barrières de péage, le flux libre permet de réduire les risques d'accrochage, de passer moins de temps sur la route et d'économiser du carburant; comme le souligne le ministère de la Transition écologique.

Mais si la circulation est plus fluide, le paiement ne disparaît pas. Il change de forme. Trois solutions s'offrent aux conducteurs : le badge télépéage, qui permet un prélèvement automatique (1 à 3,50 € par mois selon les offres), le paiement en ligne sur le site de l'exploitant dans les 72 heures suivant le passage, ou encore le règlement en espèces dans un commerce partenaire. La majorité des trajets sont déjà effectués via badge, mais pour les autres, l'oubli guette. Et il peut coûter cher.
C'est là que le système devient piégeux. Si vous ne vous acquittez pas du paiement dans les trois jours, une pénalité de 10 € s'ajoute au montant initial. Après deux semaines, l'addition grimpe à 90 €. Et au bout de deux mois, le tarif plafonne à 375 €. Le rappel ? Il arrive par courrier, envoyé à l'adresse du titulaire de la carte grise. Un détail qui a toute son importance si vous êtes sur la route des vacances et que votre boîte aux lettres reste fermée plusieurs semaines. À votre retour, il peut être trop tard.
Les loueurs de véhicules se retrouvent aussi en première ligne. Lorsqu'un client oublie de payer un péage en flux libre, c'est l'agence de location qui reçoit la contravention et doit ensuite transmettre les coordonnées du conducteur. Une tâche chronophage pour les professionnels, et une mauvaise surprise pour le vacancier, qui pensait avoir tout réglé au comptoir.
Comme le flux libre est nouveau, son fonctionnement est encore mal connu et beaucoup d'automobilistes se font piéger. Pour éviter les mauvaises surprises, il est recommandé de s'inscrire en ligne à l'un des services proposés par les exploitants d'autoroutes, en associant directement sa plaque d'immatriculation à un moyen de paiement. Une solution qui permet d'automatiser le règlement sans dépendre des rappels. Mieux vaut s'y préparer dès maintenant, pour éviter que les vacances ne terminent avec une facture salée.
Ce système récent est encore peu répandu : on le trouve aujourd'hui sur les autoroutes A13 et A14 vers la Normandie, et l'A79 dans l'Allier. Mais il devrait progressivement se généraliser. D'autres autoroutes sont déjà en cours de conversion au flux libre, comme l'A69 entre Toulouse et Castres, ou l'A40 en direction de la Haute-Savoie.